Les filles d'Alpha Bêta Gamma, ou les filles à papa. Celles qui vous sourient pour mieux vous poignarder. Qui fuient comme la peste ceux qui n'ont pas un porte-monnaie blindé. On les dit superficielles, sûrement parce qu'elles sont toujours sur leur trente-et-un et parfaitement maquillées. Comme si rien de naturel ne surgissait. Et pourtant, leur ruse est redoutée. Elles parviennent presque toujours à leurs fins, et usent pour cela de moyen peu appréciés. Mensonges et manipulations. On dit d'elles que ce sont des garces sans états d'âme. Les rejetons de la haute, celles qui remplaceront nos mères. Celles qui savent user de leurs talents de séductrice pour mettre le grappin sur nos mecs et se faire un beau tableau de chasse.

Elles ont décidé que la connaissance seraient leur plus grande alliée. Véritables dévoreuses de livres, ont dit que bon nombre des anciennes de cette sororité sont aujourd'hui des féministes acharnées. Qui sait ? Mais ne vous trompez pas : derrière leurs doux visages de poupons tout juste sortis du berceau, se cachent de véritables garces au coeur de pierre. Si les professeurs leur lèchent les bottes en espérant les voir bientôt au pouvoir, si elles boutonnent comme il faut leur chemisier, cela ne signifie pas qu'elles sont pures... Et encore moins sages... Il ne doit y avoir pire ragotteuse qu'une ILK.

Ce sont elles qui protestent, qui tiennent à se distinguer de par leurs excentricités, ce sont celles qui vous étonnent et vous laissent perplexes. Elles n'obéissent à aucune règle, et surtout pas celles dictées par la société. Elles détestent l'autorité, quelle qu'en soit la forme empruntée. Elles ont décidé de faire de votre vie un enfer en militant contre ce que vous chérissez, elles défendent des causes auxquelles vous n'auriez songé. Mais se plaindre sans cesse n'est pas ce qui nous permet de se faire aimer, autrement, ça se saurait, même si c'est pour le bien de l'humanité. C'est sûrement pour cela que nos chères petites rebelles ne sont globalement pas très appréciées.

Si elles sont tranquillement installées dans leur chambre alors que la nuit est tombée, c'est assurément qu'elles sont malades. Ces filles ne se permettent aucune trêve, leur vie n'est qu'une succession de fêtes, et ce n'est pas demain que tout cela va s'arrêter. C'est probablement pour cela qu'elles sont obligées d'user d'anti-cernes avant l'âge, et qu'elles affichent cette mine horrifiée quand le professeur annonce cette interrogation tant redoutée. Quand elles sont en cours, tout du moins. Elles ne se préoccupent que de leur amusement, ont un rythme de vie effrénée qui ferait se dresser les cheveux de leurs mères si elles l'apprenaient.